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Ce qu’ils en disent : Stéphane Bonnevie, 40 ans au service des pistes
2 décembre 2024
Je m’appelle Stéphane Bonnevie, et ça fait 40 ans que je travaille à la Régie des Pistes de Val d’Isère. J’ai commencé à 17 ans, sans diplôme, en tant qu’ancien skieur du Club des sports. J’ai gravi les échelons pour devenir chef de secteur, et j’ai même eu la chance de superviser l’organisation des Championnats du Monde en 2009. Ce métier, c’est une passion avant tout, et je ne m’en suis jamais lassé.
Quand j’ai débuté, on faisait tout à la main : pelle, pioche… C’était un autre temps. Aujourd’hui, le métier est devenu plus technique avec l’arrivée des canons à neige, des treuils, du DVA (détecteur de victimes d’avalanches). On a des normes plus strictes, des balisages réglementés, et des équipements beaucoup plus modernes. Mais au fond, le cœur du métier reste le même : sécuriser les pistes et porter secours.
Les formations, c’est un grand changement. Maintenant, on s’entraîne chaque mois : exercices avec le DVA, maniement des cordes, secourisme… On est toujours prêts. Quand tu travailles en montagne, il faut savoir réagir vite, garder la tête froide. Que ce soit pour une avalanche ou un secours compliqué, il faut toujours avoir une solution. J’ai connu des moments marquants, comme ce jour où j’ai dû sortir un collègue de sous une avalanche. Ça forge un esprit d’équipe incroyable.
L’autonomie de la Régie des Pistes, c’est un vrai atout. On gère tout, des aménagements des pistes aux secours. Ça nous permet d’être rapides et efficaces, et surtout, de vraiment adapter nos interventions à la station et à son terrain.
Ce qui me plaît, c’est que ce métier évolue avec le temps, mais sans perdre son essence. J’aime la technicité du secours et ce besoin constant de trouver des solutions dans l’instant. Et puis, il y a aussi la transmission. Je conseille toujours aux jeunes de se lancer à fond, de participer aux compétitions et de passer les formations. Il faut monter les échelons, c’est intéressant de pouvoir toucher à tous les aspects du métier ; même les plus techniques, qui demandent de la technicité, des formations et plus de responsabilité.
Enfin, il y a les traditions, qui sont importantes pour nous. Chaque 19 mars, on fête la Saint-Joseph. On monte en peau de phoque jusqu’au poste, on partage une fondue et une bouteille de Saint-Joseph. C’est moi qui ai lancé cette tradition, et elle soude vraiment l’équipe.